Découverte: Emiliano Insua
Ils sont peu nombreux les joueurs de la réserve de Liverpool, qui auront eu leur chance cette saison en équipe première. Damien Plessis a joué deux matches, Jack Hobbs également, ainsi que Sebastian Leto – lequel devrait déguerpir en raison d'une fumeuse histoire de faux passeport. Compatriote de ce dernier et de Javier Mascherano, Emiliano Insua compte déjà cinq
apparitions en un an, et reste celui qui aura laissé la meilleure impression.
Titulaire aux côtés d'Agüero
Né à Buenos Aires il y a dix-neuf ans, Insua a muri dans la pouponnière de
Boca Juniors sans être appelé en équipe première. C'est grâce à ses apparitions en équipes de jeunes Albicelesti qu'il attira le regard des
recruteurs de Liverpool. Les Reds firent signer le jeune latéral gauche dès l'automne 2006 sous forme de prêt avec option d'achat. Bien leur en prit, car au cours de l'été 2007, surclassé en moins de vingt ans, il emporte la Coupe du monde de la catégorie en tant que titulaire au côté du "Kùn" Agüero et impressionne les observateurs par sa hargne et sa maturité.
Le temps d'arranger le retour de Gabriel Paletta au pays, et Insua pose alors définitivement ses valises à Liverpool. Émancipé à dix-huit ans, hispanophone, doté d'un physique à la Gallardo et plongé dans le climat océanique de l'estuaire de la Mersey: Emiliano aurait pu se perdre. Au contraire, il démontre rapidement une hallucinante opiniâtreté sur et en dehors du terrain, s'incrustant dans le paysage comme si de rien n'était. Starlette de la réserve championne 2008, sa réputation dépasse rapidement les murs de Melwood, et quand le Norvégien Riise montre des signes de faiblesse, c'est tout naturellement à lui que Benitez accorde sa confiance pour endosser le costume de titulaire lors des deux derniers matches de la saison.
Au marquage de Woodgate
Énorme dans le combat défensif, généreux dans l'apport offensif, incroyablement mature pour son âge, infatigable, doué techniquement, le
petit défenseur un poil rondouillard (82 kg!) a mis au supplice les Citizens Darius Vassell et Martin Petrov, puis – excusez du peu – s'est chargé sans sourciller du marquage de Jonathan Woodgate sur les corners, lequel a du se pincer plus d'une fois avant de réaliser qu'un adolescent argentin teigneux d'1m70 à la coiffure approximative entreprenait de lui donner poliment un cours de maintien sur l'air de "Calme-toi mon grand, tu n'y arriveras pas".
Il tarde déjà de revoir Insua sur un terrain. Nul doute qu'il sera dès la saison prochaine un élément essentiel de la machine de Benitez. Et quand il troquera son numéro 48 pour un dossard plus conforme à ses qualités, quand Anfield l'aura adopté et que les plateaux télés proposeront des reportages sur sa gloire naissante, la présente gazette n'aura jamais autant mérité son nom.
Source : Cahiers de foot